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MEITE, LE SAGE DE L’OM. Nous reproduisons l’article consacré à Abdoulaye Meïté paru dans Le Parisien signé Harold Marchetti, quelques heures avant la finale Marseille - Valence à Göteborg.
ABDOULAYE MEITÉ semble perpétuellement habité par un optimisme indéfectible. Il paraît même avoir signé avec la vie un contrat d'indulgence. Abdou en colère, personne ne connaît. Abdou en désaccord, nul ne sait. Cela n'empêche pas les griefs, mais seulement exprimés envers lui-même quand il juge avoir failli. Cela n'exclut pas, non plus, les moments où les chemins s'apparentent à des traverses. A l'automne dernier, le Marseillais, mal à l'aise à un poste de latéral droit contre nature, avait ainsi cristallisé bien des critiques. « Certains m'avaient choisi comme bouc émissaire. Il était sans doute plus facile de s'en prendre à moi qu'à d'autres, remarque-t-il. C'était dur à admettre. Mais ce n'est que du football. Il y a des choses bien plus graves. » Aujourd'hui, cet introverti de 23 ans, passionné de R'n'B et de hip-hop, a soldé ce passé douloureux pour devenir un titulaire inamovible dans une défense à cinq taillée à sa mesure. « Désormais, je vais plus vers l'avant, je prends plus de risques. » Et ça paye. Buteur décisif contre Liverpool (2-1), ses dernières sorties l'ont montré intraitable au marquage des Owen, Vieri puis Shearer. Excusez du peu ! Pour sa 17 e rencontre européenne (NDLR : il n'a pas raté un match cette saison), ce sera Mista. « Peu importe l'identité de l'avant-centre, confie-t-il. Sur le terrain, j'oublie son nom et me focalise uniquement sur mon match. » Concentré mais aussi imperméable aux doutes. « Il n'a peur de rien, souffle Pierre Repellini, son ancien entraîneur au Red Star. A 19 ans, je l'ai mis au marquage de Sonny Anderson, il s'en est bien tiré. » Pondéré, Meité relativise. « Quand tout va bien, on t'encense aussitôt, mais dès que ça se gâte, on t'enfonce encore plus vite. Je ne suis pas dupe. Je n'aime pas me voir trop beau. »
« Je souhaite à tout entraîneur d'avoir à diriger des joueurs comme lui » Animé par la certitude que cet OM-là possède un avenir de bonheur, il se voit bien brandir la Coupe de l'UEFA demain à Göteborg. « Je ne pense pas à l'échec », martèle-t-il. Victorieux, il serait encore plus heureux d'être assimilé à l'OM. « Je suis né à Paris, dans le XIX e arrondissement, mais mon coeur est toujours allé à l'OM, promet-il. L'OM est et restera toujours pour les gens un club populaire. Le PSG, lui, c'était le club des bourgeois. » Le PSG avec lequel il eut des touches. Mais cet intérêt laissa indifférent l'adolescent alors licencié du Red Star. Le Red Star, berceau footballistique, où il a répété ses gammes de 12 à 19 ans. Patrice Lecornu, l'actuel responsable du centre de formation du PSG, naguère en charge des juniors au club audonien, se félicite de sa réussite : « Il l'a puisée au fond de son courage, de sa volonté et de sa détermination, observe-t-il. Je souhaite à tout entraîneur d'avoir à diriger des joueurs comme lui. » Touché, Abdou retourne l'hommage : « Patrice tient une place privilégiée dans mon coeur. C'est à lui, comme à François Gil, que je dois d'être ici aujourd'hui. » Même à la veille du plus grand rendez-vous de sa jeune carrière, l'olympien n'oublie pas ceux qui lui ont tendu la main. « Sans eux, j'aurais peut-être mal tourné, précise-t-il. Ils ont toujours cru en moi et j'ai eu foi en eux. » La foi. Une autre valeur cardinale à ses yeux. « Je suis très croyant. Quand je me lève, je remercie toujours le Seigneur, c'est très important, explique-t-il. On a tous un destin, mais on peut aussi l'orienter avec de la force caractère. »
FELLAHI, LE MOTEUR D’ESTORIL. Karim Fellahi, que nous avions rencontré au début du mois, lors de Cosmo - Red Star, était déjà sûr de l’accession de son club, Estoril en Ligue 1 du Portugal. Depuis, il est également Champion du Portugal de L 2. France Football, dans son édition du vendredi 14 mai consacre un article à l’ancien « enfant du Red Star » pour reprendre l’expression de l’auteur du papier, François Saulnier.
« La mécanique s’était enrayée à Saint-Etienne et, la saison passée, il n’avait participé qu’à sept rencontres de Championnat. Dimanche dernier, Karim Fellahi a enrichi son palmarès en remportant le titre de Liga de Honra, la Ligue 2 au Portugal. Véritable inspirateur du jeu des Canarinhos d’Estoril, le Français, âgé aujourd’hui de vingt-neuf ans, a inscrit dix buts et délivré treize passes décisives. Une saison pleine, sans la moindre blessure « Je joue sur le côté, aussi bien à gauche qu’à droite, dans un schéma en 4-5-1 ou en 4-3-3. L’entraîneur me demande de beaucoup permuter. »
Arrivé l’été dernier en fin de contrat avec les Verts, Karim n’imaginait pas migrer ver le Portugal « Je ne jouais plus après une altercation avec M. Antonetti, au mois de décembre 2002. Mais par l’intermédiaire de M. Soler, le club d’Estoril m’a contacté. J’y suis allé deux jours au mois de juillet. La formation portugaise venait de rejoindre la Deuxième Division avec 17 points d’avance, la meilleure attaque et la meilleure défense. Le club repartait avec le même groupe et comptait sur moi. Le challenge m’a plu. » La présence des Français Dominique Aulanier et Laurent Quiévreux aidera alors Karim à franchir le pas et à s’éloigner un peu plus de sa famille, restée à Saint-Denis ; En venant à Estoril, l’enfant du Red Star, qui a vécu en 2000 l’épopée du club parisien en Coupe de France (ndlr et surtout la Coupe de la Ligue), avait pour objectif de relancer sa carrière. « Ca n’a pas marché à Saint-Etienne, où parfois je ne jouais même pas en CFA, mais ici, on me fait confiance, ajoute-t-il. J’ai fait de gros effort financier, j’en suis heureux. Car cette expérience m’a fait mûrir. »
Au Portugal, Fellahi s’épanouit pleinement « Le Championnat s’est relevé, avec beaucoup de Brésiliens. Dans le Nord, les stades sont pleins. Ici, à Estoril, près de Lisbonne, le club est très médiatisé, car l’actionnaire majoritaire, M. Vega, est un personnage important dans le pays. C’est le Pape Diouf portugais. » Le plaisir de jouer et l’envie de gagner sont donc désormais retrouvés. « La réussite, dit-il, ça se joue à 90% dans la tête. ». Karim entend maintenant cultiver ce capital-confiance la saison prochaine et un retour sur les terrains de l’Hexagone ne semble pas se dessiner. D’autant que Karim a tapé dans l’œil de grosses écuries de la Super Liga, le Sporting, Benfica et Boavista. Entre son désir de poursuivre à Estoril une aventure bien entamée et celui de se lancer dans un challenge palpitant mais incertain, Fellahi est aujourd’hui partagé.
  
Karim Fellahi, en ½ finale de la Coupe de la Ligue 2000 après son but et sous le maillot de Lyon après le 8ème de finale, Red Star - Lyon, à Marville
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