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LA GUERRE DES BANLIEUES

Le titre n’est pas de nous, il vient de l’article du quotidien défunt « Le Sport », du 17 mai 1988, alors que Créteil et le Red Star étaient au coude à coude pour l’accession, en D 2 (L 2, aujourd’hui).
Les deux formations évoluaient en D3, le champion accédait dans la division supérieure.
L’heureux élu à la fin du championnat fut Créteil..
Le Red Star redoubla la D 3 avant d’accéder à la D 2.
Vingt-trois ans plus tard, le scénario est un peu différent, les deux formations qui ont connu quelques passages délicats depuis luttent pour le maintien en National

« Les deux clubs parisiens se livrent un combat acharné pour la montée. Seule certitude, la banlieue aura un représentant en D 2 la saison prochaine.
Jean-Marc Komano, l’entraîneur de Créteil, assistait samedi soir au sommet du jour : Red Star –Epinal. Les trois postulants à l’accession en seconde division du groupe Est étaient réunis. A l’issue du match, il a félicité les Audoniens larges et incontestables vainqueurs (3-0) des Vosgiens empruntés, et a souligné l’évidence de la fin de championnat très disputée du groupe Est : « Le premier des trois postulants qui craquera sera condamné. » Epinal avait craqué devant ses yeux. Son équipe était très exposée, le lendemain, à Forbach. Créteil l’a largement emporté (4-1). « Notre beau parcours en Coupe de France nous a contraints à jouer quasiment tous les trois jours depuis plusieurs semaines, souligne Komano. Les fatigues s’accumulent et je perçois à chacun de nos matchs des passages à vide. Jusque là, nous n’avons pas craqué. Pourvu que nous tenions jusqu’à la fin du championnat. »
Le Red Star 93 reste leader avec un point d’avance sur Créteil, qui compte un match en retard (à domicile face à Compiègne) De sorte que les Cristoliens sont dépositaires de leur destin : vainqueurs de leurs trois dernières rencontres, ils accéderont nécessairement à la deuxième division. Le Red Star 93 ne veut pas ne pas croire à un faux pas de leur adversaire. Philippe Troussier, son jeune entraîneur, en est intimement persuadé : « ils ont la pression sur eux, nous y arriverons. Nous sommes actuellement au plus fort de notre jeu ; nous exerçons parfaitement la pression athlétique défensive, qui constitue la clé du jeu en 3ème division. Les combats, les duels se terminent tous en notre faveur. » Georges Dahan, vice-président renchérit : « Nous possédons un effectif de joueurs chevronnés : De Rocco, Morin, Renaut, Amours, Heaulmé propres à bien contrôler ces fins de championnat très tendues. »
Quelle que soit l’issue de la lutte, c’est une conception différente du foot qui l’emportera de toute façon. Le Red Star 93 et Créteil ont fondé leurs ambitions sur une éthique particulière. Le premier défend sa tradition populaire, son foot des banlieues rouges, ouvert et social. On tient à la réalisation du footballeur comme athlète à valeur humaine, lui donner les moyens de s’exprimer dans son sport et lui ouvrir d’autres horizons pour son avenir. Thierry Morin s’occupe ainsi de l’enseignement général des stagiaires du nouveau centre de formation. Le département de la Seine-Saint-Denis est le principal partenaire du Red Star, devenu Red Star 93, tandis que Créteil compte sur la municipalité.
Ville nouvelle, Créteil à une autre approche de son foot des banlieues. Pas de tradition à entretenir, mais une manière de rapprocher une population sans passé commun à travers le sport. Plusieurs joueurs enseignent dans les écoles primaires et incitent par leur action, les gamins à venir pratiquer au club. Les récents exploits en coupe ont aussi fait beaucoup pour l’identification de la population à sa ville. Il reste que les deux clubs ne noient pas l’ambition sportive dans un dédale d’idées philosophiques. Plus encore maintenant qu’une accession à la 2ème division se profile. Tous deux représentants de la banlieue, ils savent les inconvénients de la proximité immédiate de Paris. Contre Epinal samedi, il n’ay avait pas à Saint-Ouen une assistance digne d’une rencontre déterminante pour l’avenir du club. Le Red Star 93 et Créteil ont trois semaines pour faire la décision. Les deux équipes ont une assurance commune : alors que la capitale peine à maintenir son football de haut niveau, la banlieue aura son club en Deuxième Division. »
Guillaume Rebière

A lire, un papier sur Philippe Troussier, publié sur allezredstar.com, en 2001 qui fut entraîneur également de Créteil, quelques saisons plus tard : Go !

Philippe Troussier
Philippe Troussier © GT Valck

Un autre article concernant Philippe Troussier et le Red Star quelques jours avant un match face à Créteil dans France Football de 1988 : Go !

© alleredstar.com novembre 2011

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