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EN HOMMAGE A GIL DESHAYES

Gil Deshayes

Le PARISIEN du mercredi 8 mars 1985
A Saint-Ouen, la fièvre monte chez "Gil"
La Coupe secoue "les Puces"

Quatorze heures hier après-midi à Saint-Ouen. Dans son café-restaurant de la rue Godillot, Gilbert Deshayes s'active. Les tables à peine desservies, Gil (c'est son sur­nom) s'apprête a prendre la direction du stade pour mettre a jour la billeterie avec Gérard Laurent.
« Ce soir, c'est la fête ! Le Red Star joue au Parc des Princes. Nous avons déjà vendu plus de mille places. Rien qu'au café. Chez nous c'est la fièvre ! »
Cheveux blancs, les lunettes sur le bout du nez, la gitane maïs aux lèvres, Gil est intarissable dès qu'on aborde le sujet audonien. Dans sa tête, les souvenirs défilent. Les bons et les mauvais...
« En fait, je suis arrivé ici voici vingt-cinq ans. Auparavant, j'étais boulanger aux Halles. Au départ, je suis allé au stade comme simple spectateur. Puis, petit à petit, je me suis intégré dans le groupe. Avant la liquidation du club. Sur la demande de José Farias je m'oc­cupais des collations. Par la suite, j'ai continué avec Roger Lemerre, Carlos Monin, Claude Dubaele et Georges Eo. »
Les joueurs sont passés et Gil est tou­jours fidèle au poste. Hier après-midi en­core il devisait sur les chances du Red Star en Coupe avec Maurice Beaufils, son pré­décesseur à la tête du club des supporters.
Avec sa femme Paulette (plus connue des joueurs sous le nom de Popo), il parti­cipe activement a la vie du club phare de la Seine-Saint-Denis. Sur sa machine a café, il nous montre une carte de Philippe Redon, actuellement aux Antilles. Gil en est fier...
« Depuis un quart de siècle, j'ai connu beaucoup de joies et de peines avec le Red Star. De nombreuses réunions se sont tenues chez moi. De la liquidation aux arri­vées de Di Nallo, Combin ou Magnusson. Un soir de juillet 1977, je me souviens. Jean-Claude Bras a dû repartir de zéro. En huit jours, il a accompli un travail phéno­ménal. Ceux qui voulaient continuer mettaient leur signature au bas de la licence. Grâce à lui, le Red Star n'est pas mort... »
Un client survient. Gil s'interrompt et sert un demi. La pression ne descend pas. Au contraire...
« Ici, tous les joueurs sont chez eux. Avec ma femme, l'auberge est ouverte à toute heure. Je n'ai aucun « chouchou ». Ils sont tous les enfants de la maison. »
Ce soir, inutile de vous pointer chez lui. A 18 h 30, la grille sera descendue. L'écharpe verte autour du cou ! Le bonnet vert vissé sur la tête, Gil aura pris le che­min du Parc et de la Division K. En per­sonne organisée, il a regroupé tous les amis du Red Star. Si vous lui demandez un pro­nostic : « Pas de doute, nous perdrons 2-1, mais nous nous qualifierons au retour ! »
Foi de Gil !
B.B.

LE PARISIEN du 13 septembre 1990 avant le match de D 2 : Créteil – Red Star et une victoire du Red Star 2-0

Gil Deshayes

93 HEBDO du vendredi 14 septembre 1990

Gil Deshayes

Bref, le public revient à Saint-Ouen et en rede­mande. Cela n'est pas pour déplaire aux sup­porters et aux fidèles, qui ont connu davantage de bas que de hauts, et des tribunes souvent désertées par un public attiré avant tout par la victoire, à Saint-Ouen comme ailleurs. Dans son bar-restaurant de la rue Godillot, non loin du stade, Gil Deshayes, savoure les exploits présents des verts et blancs. Mais sans triomphalisme, ni fanfaronnades. « Le Red Star leader, ouï c'est une grosse surprise. Après la grosse joie du repêchage en juillet, j'avais une certaine appréhension pour le début de saison. Il y a eu un départ positif, et un effet de surprise, c'est évident. Les deux premiers matchs ont été joués à domicile, ça y fait. Mais les joueurs ont pris confiance. On a déjà plus de points que l'an dernier à la trêve. Je suis rassuré pour l'avenir ». Derrière son comptoir, Gil Deshayes montre le livre des supporters. Un résumé de vingt ans de la vie du club. «Il y a les sincères de 77», dit-il affectueusement. « Ceux qui y croyaient vrai­ment. Heureusement, qu'il y avait Jean-Claude » (Bras) « à l'époque. Sinon, tout dispa­raissait. Pour relancer le club, il fallait avoir le feu sacré ». C'est chez Gil, justement, à quel­ques heures du réveillon de Noël 1977, que supporters, joueurs et dirigeants qui avaient coutume de se retrouver en ce lieu, apprirent en lisant un quotidien du soir que le Red Star allait être mis en liquidation. Mais refermons cette parenthèse qui appartient à l'histoire. Si le restaurant « Chez Gil » n'est pas un lieu mythique, les anciens viennent se ressourcer périodiquement, comme André Mérelle, la semaine dernière. André Mérelle actuellement entraîneur des jeunes à l’I.N.F Clairefontaine. Quant au public, il suit la courbe des résultats du club. Dure loi du sport : la victoire, il vient. Une série de victoires, plus la tête du cham­pionnat, il accourt. La défaite, il renâcle. Trois défaites et bye, bye. Personne n'y échappe. Pas même Marseille. « Une année, où l'O.M se traî­nait dans les profondeurs de la 2e division, il y avait 320 spectateurs au stade vélodrome », se souvient Gil Deshayes, « et nous avions affrété un charter de 80 personnes ». Mais l'ascenseur fonctionne dans les deux sens. « II y a quelques jours, une personne est venue me dire : « j'ai toujours soutenu le Red Star ». « Puis elle ajouta », raconte amusé notre interlocuteur, « c'est bien d'avoir construit une nouvelle tribune ». Une tribune qui existe depuis le milieu des années 70.

© allezredstar.com 2010 (documents Gilles Saillant)

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