POUR LE RED STAR,
L’ACCESSION A LA 1ère DIVISION
EST ABSOLUMENT NECESSAIRE
(2ème partie)
Georges Hanke et entraînement au stade de Saint-Ouen
(René Bliard et Gérard Bourbotte)
Georges Hanke, entraîneur
Il est 9 h 30, ce vendredi matin. Sur la pelouse du stade de Paris, le Red Star, formule 1959, s’entraîne, sous l’œil tranquille et perspicace du nouvel entraîneur Georges Hanke.
Georges Hanke est une vieille connaissance. C’est un athlète d’un bon gabarit. Puissant et svelte. Il a roulé sa bosse à travers le monde. Beaucoup vu, beaucoup appris. De ces contacts avec les hommes de partout, il a puisé une philosophie optimiste. Il sait que le matériel humain est incomparable et irremplaçable.
Il est né à Prague, il y a 34 ans. Il fut international tchèque et joua contre la France en 1946. Pour lui, les deux plus belles villes du monde sont Prague et Paris. Comme il est à Paris, il est heureux.
Il connaît bien la France. Il a joué une saison à Lens (1950-1951). Il a joué en Colombie, avec Di Stefano. Il a joué à Barcelone, puis en Suisse. C’est un demi-centre de valeur.
Les voyages forment la jeunesse et modèlent les bons entraîneurs. Georges Hanke connaît le football sur le bout des doigts et le parle dans toutes les langues.
Il s’exprime bien en français. Il l’a appris par les livres, mais surtout dans la vie courante, par les contacts humains. De la même façon, au gré de ses pérégrinations, il a appris l’allemand et l’espagnol.
« C’est curieux, nous dit-il, comme les Slaves assimilent les langues sans difficulté ! »
Bien sûr, il est satisfait, très satisfait de ses nouveaux élèves, lesquels, le cas échéant, quand il aura obtenu sa licence de joueur, seront aussi, parfois, ses partenaires.
Il compte beaucoup sur Penverne pour donner à l’ensemble la cohésion, l’homogénéité qui lui fait encore défaut.
Il nous indique bien que le style du nouveau Red Star ne sera ni rémois, ni toulousain. On s’efforcera de donner à l’équipe son caractère original.
Dans quelques semaines, Georges Hanke sera un homme tout a fait heureux sa fiancée, qui réside à Lausanne, viendra le rejoindre à Paris.
Ce recrutement massif, aux quatre points cardinaux, a posé aux dirigeants du Red Star, un problème délicat : comment loger tout ce monde ?
La solution n’est pas venue en un jour. Certains joueurs sont encore à l’hôtel. D’autres habitent dans des « chambres de célibataires » cédées par des dirigeants audoniens.
Bruat habite Sarcelles, tout comme le brave Gérard Bourbotte.
Tout transfert est pour ce dernier un sujet de réelle inquiétude : c’est qu’il a quatre enfants. Ce matin, Gérard est radieux. On lui a remis les clés d’un appartement. Il emménage dans l’après-midi. Il était à Strasbourg (« On était bien gentil avec moi »), le voici à Paris. Ca lui va. Bourbotte est un ch’timi. De près ou de loin. Il ne saurait oublier les rudes paysages du Nord.
« Ici, je suis plus près de la famille. De ma mère surtout … elle verra plus souvent les petits ! »
Celui-là, vous ne le verrez pas souvent baisser les bras sur un terrain. Au besoin, si nécessaire, il tirera un peu plus fort que les autres sur l’attelage. Il y a la famille à nourrir. Et Gérard attaque la balle comme le mineur son filon, avec conviction, obstination, mais aussi avec clairvoyance et habileté.
Ladislas Nagy se fait connaître de loin grâce à son visage rieur, un air terrifiant. Il se croyait vouer à être Nancéen à perpétuité …
« Je m’en suis sorti. J’étais là-bas depuis sept ans, il fallait bien changer d’air ! »
Il ne sera qualifié que vers la mi-septembre, comme Fouillen et Maouche. A ce moment, le Red Star pourra afficher « complet ».
© Allezredstar.com 2004
document Miroir Sprint - Georges Pradels (texte), Jean Jaffré (photos)
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