NOTRE FEUILLETON DE L'ETE 2004  RED STAR FC 93

POUR LE RED STAR,
L’ACCESSION A LA 1ère DIVISION
EST ABSOLUMENT NECESSAIRE
(3ème partie)

Georges Hanke  Entraînement
A gauche, le directeur sportif du Red Star, M. Curien montre aux Rémois, les nouvelles installations du Stade de Paris (ndlr : nom du stade à l’époque), Maouche, Penverne, Bliard et Desruisseaux. A droite, Armand Penverne à la douche

Penverne et Bliard, 900 km chaque semaine pour s’entraîner
Huit heures cinquante-huit, gare de l’Est. René Bliard, qui descend du train d’Epernay, attend son ami Armand Penverne, qui va descendre du train de Reims.
Deux bons copains. Ils sont bruns tous deux, de la même taille. Secs, sans une once de graisse.
Ils ont trouvé l’un et l’autre, cette solution : conserver leur habitat en Champagne et venir à l’entraînement trois fois par semaine à Saint-Ouen. Neuf cents kilomètres de rail pour René comme pour Armand chaque semaine. Neuf cents kilomètres qui s’ajouteront aux déplacements bimensuels.
« Ce n’est pas une affaire » affirme Penverne.
Le reste du temps, il s’entraîne avec les Rémois, qui l’accueillent toujours comme le frère aîné.
Bliard s’est bien adapté à sa nouvelle vie. Mais c’est un garçon ponctuel, il a la hantise de l’heure. Tandis que nous le pilotons vers le stade de Paris, il s’inquiète. Il a horreur d’être en retard. Penverne veut nous expliquer :
« Nous avons décidé, entre joueurs, de frapper d’une amende (200 francs) tous les retardataires ! Nous ferons ainsi une cagnotte. »
Bliard opine du chef. Ce n’est pas les 200 francs qui le tracassent, mais il n’aime pas se faire attendre. Il souffre d’un coup à la hanche, reçu le dimanche précédent. Mais tout ira bien à l’entraînement, il pourra jouer le prochain match. A 12 heures 30, toujours en compagnie de Penverne, notre international sera à nouveau dans le hall de la gare de l’Est. Penverne l’abandonne sur le quai. Lui a encore une quinzaine de minutes pour trouver une place assise dans l’express qui le déposera à Reims.
Penverne est l’une des belles figures du football français de l’après-guerre. Il est né au cœur de la Bretagne, à Pont sur Scoff (22-11-1926), mais comme footballeur, il est Rémois cent pour cent. Il a signé à Reims son premier contrat « pro » en 1946. Un contrat qui fut renouvelé d’année en année pendant treize ans. Un bail !
Il est lié très étroitement à la glorieuse histoire du Stade de Reims. Il a symbolisé son école par sa technique impeccable, sa clairvoyance, à quoi il ajoutait sa hargne et son courage. Quand le vaisseau tanguait, Penverne était là, tenant la barre. Payant de sa personne. Quand Kopa s’en alla chercher fortune en Espagne, on lui confia la lourde tâche d’organiser le jeu de l’attaque comme celui de la défense. Penverne ne s’en tira pas mal. En 1958, Reims fut Champion de France et vainqueur de la Coupe. En 1959, finaliste de la Coupe d’Europe.
Il a gagné deux fois la Coupe (1950 et 1958). Il a été quatre fois Champion de France (1949, 1953, 1955 et 1958). Il a été trente-six fois international. Et dans l’équipe nationale, toujours à la pointe du combat. Faisant bien son ouvrage, rude ou fin, selon les possibilités et l’humeur de l’adversaire.
Et pourtant Penverne a quitté Reims. Il a quitté son club, Albert Batteux, son entraîneur et ami. Il a quitté le stade Auguste Delaune. C’est une page de l’histoire du Stade de Reims …

© Allezredstar.com 2004
document Miroir Sprint - Georges Pradels (texte), Jean Jaffré (photos)

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