L'ORIGINALITE DU RED STAR EN 1985  RED STAR 93

Dans le mensuel, Mondial, fin 1985, un dossier était consacré au football parisien, le rédacteur en chef, Serge Mésones, aujourd'hui chargé de la mission football au Ministère de la Jeunesse et des Sports, parlait du Red Star et de son projet original

Mondial, 1985

L'ORIGINALITE DU RED STAR

Après une longue traversée du désert, l'A.S. Red Star 93 a renoué, sous la présidence de Jean-Claude Bras (ancien international dans les années 70), avec la compétition de haut niveau. Forts de l'expérience précédente, malheureuse s'il en est, les dirigeants de Saint-Ouen ont repris le chemin des écoliers avec sagesse … et détermination. Il y a trois ans donc, les responsables du club et les élus du département signaient une convention donnant naissance à l'Association Sportive Red Star 93 qui évolue depuis trois saisons maintenant en seconde division.

A Saint-Ouen, on reste fier de la légende de ce football banlieusard (que Jules Rimet, le père de la F.F.F., fonda en 1897) dont les derniers grands noms furent Di Nallo, Combin, Magnusson …, joueurs talentueux, mais qui ne purent pas éviter, en 1975, la chute funeste aux enfers. Des résultats catastrophiques, un déficit insupportable, le club faillit en mourir.

Dans les années 80, Jean-Claude Bras mène campagne pour une "renaissance" du club. Sa nouvelle règle d'or : jamais plus de folies, toujours plus d'idées ! "Pas de véhémence dans la quête du résultat. Nous n'avons pas les moyens de reprendre le statut "pro" et d'ailleurs nous ne voulons pas. Nous préférons prendre notre temps, utiliser d'autres sentiers, faire preuve d'imagination" résume Jean-Claude Bras.

Un exemple de ces nouveaux sentiers et de cette imagination : le statut de l'athlète départemental, que l'on peut situer entre le statut "pro" et le statut d'athlète d'état. Cela permet au club de revendiquer l'accès à des financements, à la défiscalisation et des bourses. En contre-partie, le club s'engage à mener une politique d'insertion auprès des joueurs.

Le projet élaboré par les dirigeants organise la cohabitation entre pratique sportive et formation extra-sportive en ces termes :
"la préparation physique et la participation aux compétitions, si elles se situent pendant les périodes de travail, doivent se réaliser sans pertes de salaire, de primes et de congés. Des réductions et des aménagements des horaires de travail doivent être prévus en conséquence". De même, des compléments de formation d'ordre pédagogique et scientifique sont prévus pour permettre l'accès au brevet d'état d'éducateur sportif. Enfin, le club s'engage aussi et surtout auprès du département. Une convention a été signée entre Jean-Louis Mons, président du Conseil Général de Seine-Saint-Denis, et Jean-Claude Bras le 14 août 1984. Texte signé " avec la volonté de promouvoir la pratique du football dans le département en tant que pratique de masse et de haut niveau. (Art.2)"

D'autre part, "le Conseil Général examinera toutes les possibilités d'aider des sportifs à assurer leur pratique sportive et leur insertion professionnelle et sociale sur présentation d'un dossier individuel fourni par le club. (Art.4)"
L'article 5 précise : "l'A.S. Red Star 93 assurera la formation des jeunes espoirs issus des clubs du département. Ces jeunes seront présentés au Red Star après accord du district du football de Seine-Saint-Denis." L'article 6 enfin, prévoit que le Conseil Général, outre sa contribution financière (600 000 F en 1985), mettra à la disposition du club, autant que possible, des terrains éclairés qui resteront la propriété du département. L'originalité de la formule est indiscutable. Ses effets sont attendus avec intérêt par tous les clubs désireux d'accéder à la haute compétition sans pour autant hypothéquer leur existence à l'occasion d'épisodes malheureux.

Stade Bauer

A lire : Red Star 93 - Nîmes Olympique, 1985

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