JEAN-CLAUDE BRAS JOUEUR DU RED STAR 93
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De même, au début de cette saison, il joua les matchs de mises en train avec l'équipe professionnelle, tandis qu'avec l'armée il devenait international. Avellaneda était satisfait. Son élève était prêt pour franchir un nouvel échelon.
L'heure de Jean-Claude Bras sonna en février dernier, le Red Star se déplaçait à Lyon, en championnat. Dalla Cieca est blessé. Munoz à la grippe. L'effectif du club n'est pas pléthorique, il s'en faut. L'entraîneur n'hésite pas, il saute sur l'occasion. Bras joue ailier à Lyon et marque son premier but officiel. Le Red Star a fait match nul (2-2).
Avellaneda est content : son ailier est un placement sûr.
A partir de là, Jean-Claude Bras ne cessera de se faire remarquer. En Coupe de France, au Havre, c'est lui qui marqua le but qui oblige Nantes à jouer un second match... C'est un exploit qui ne passe pas inaperçu. Surtout de l'entraîneur nantais Arribas qui a été impressionné par ce trépidant ailier. Aujourd'hui, le Redstarman n'est plus un espoir. C'est une réalité, un des meilleurs ailiers de la Division Nationale, pouvant jouer à gauche comme à droite, avec quelques variantes qu'il souligne lui-même.
"Je déborde mieux à droite... mais je tire mieux à gauche. C'est une question de pied, je crois pouvoir faire aussi bien d'un côté que de l'autre. C'est une question d'adaptation, de travail technique. En ce qui concerne le jeu, je le sens mieux à gauche, j'ai l'impression, dans cette situation, d'en avoir une meilleure vision".
Nous qui l'avons vu opérer à droite, comme à gauche, nous avons été étonnés par ses qualités de base, qui s'expriment de la même manière : technique sûre, grande rapidité d'exécution, dribble en slalom, ponctué d'un crochet court qui fait souvent la décision. Excellent sur le plan collectif, Jean-Claude Bras fait mieux qu'entrer dans le jeu, il recherche l'appui des partenaires. Ajoutons enfin que c'est un très bon tireur des deux pieds et de la tête.
Il aime encore penser les problèmes du football et s'affirmer un partisan convaincu du 4-2-4. "C'est une méthode qui paie. Avant tout, le football doit être offensif. Le spectacle y gagne. On prend des buts, mais on en marque. Ca plaît au public... et aux joueurs. On peut envisager d'autres tactiques , une autre façon d'occuper le terrain, cela viendra, mais il faut surtout que la base demeure l'offensive. Le football est un jeu. Pour l'immense majorité des pratiquants, un moyen de se défouler sur un terrain. Le jeu défensif, le béton va à l'encontre de cette tendance, ils provoquent du refoulement".
En costume de ville, Jean-Claude Bras a presque l'allure d'un jeune homme frêle. Son visage pâle, émacié, accentue cette impression. Sur le terrain, c'est une métamorphose totale.
Nous avons un gaillard solide, musclé, ne tenant pas en place. Il mesure 1 m 74 pour 73 kg, mais paraît presque trapu. Il supporte les chocs sans broncher, mais son démarrage, sa rapidité de courses, son art de la feinte lui permettent souvent les contacts meurtriers.
On remarque surtout ce coup de rein qui semble le projeter en avant au moment de déborder après avoir imprimé à la balle un incessant mouvement entre son pied droit et son pied gauche.
Il est évident que le football français tient en ce jeune homme (il est né le 15 novembre 1945) un attaquant de classe.
Comme il est très sérieux, sainement ambitieux, nous avons toute raison d'avoir confiance, en son avenir. Sur ce dernier point, Jean-Claude ne limite pas ses projets au seul football.
"Je vais reprendre mes études, m'inscrire dans une école à mi-temps pour obtenir le bac. Ce sera un premier pas de fait. Ensuite, j'envisagerai une seconde étape. Cette fois, loin de les contrarier, c'est le football qui me permettra de poursuivre mes études".
Georges PRADELS

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