COLOMBES, HAUT LIEU DU SPORT RED STAR 93

COLOMBES, HAUT LIEU DU SPORT

Par G. Valck

A chacun son lieu de pélerinage, pour moi il se situe à Colombes, au stade Yves du Manoir, un temple du sport.
Bien sûr pour la génération actuelle, le Stade de France est le lieu mythique du sport français. Mais pour d'autres, les plus de 40 ans, Colombes demeurera la capitale du football, du rugby et de l'athlétisme du XXème siècle.
La naissance de ce stade remonte à 1924, année des Jeux Olympiques de Paris (3 mai - 27 juillet 1924).
 Stade Yves de Manoir Avant les athlètes, d'autres sportifs s'illustrèrent, les joueurs de l'Olympique de Marseille qui remportèrent leur première Coupe de France le 13 avril 1924. Sur la cendrée, le dieu du Jeux Olympique 1924 s'appelait : Paavo Nurmi (5 titres).
Depuis des dizaines de milliers de champions ont fréquenté ce stade.
En football, plus de 40 finales de Coupe de France, la dernière en 1971 : Rennes - Lyon (1-0). L'Equipe de France de football y a disputé la plupart de ses rencontres jusqu'au début des année 70. La Coupe du Monde 1938 avec la victoire de l'Italie sur la Hongrie (4-2). Des matchs de championnat de France, des matchs amicaux, un match d'appui en quart de finale de Coupe d'Europe 1970, entre l'Ajax d'Amsterdam et Benfica (3-0 après prolongations), en présence de 30000 Hollandais, 30000 Portugais et quelques centaines de Français. Colombes fut également le temple du rugby, (matchs internationaux, Tournoi des V Nations, finale du championnat de France, Challenge Yves du Manoir, matchs du Racing Club de France).
L'athlétisme s'y tailla également sa part, avec de nombreux records du Monde, d'Europe et de France, les championnats de France, d'Europe, les rencontres internationales.
Quelques souvenirs depuis mon premier séjour à Colombes, un France - Belgique, en football (6-3), le 11 novembre 1956 à l'âge de 4 ans. Difficile pour moi de me rappeler de ce match, mais sur le terrain un joueur réussit un exploit en marquant cinq buts : Thadée Cisowski, un racingman, ses coéquipiers s'appelaient : Remetter, Kaebel, Jonquet, Marche, Louis, Marcel, Wisnieski, Melkloufi, Piantoni et Vincent (auteur d'un but). Un France - Bulgarie (3-0), match éliminatoire de la Coupe du Monde le 11 décembre 1960, la dernière sélection de Just Fontaine avant sa grave blessure. Un France - Brésil, le 28 avril 1963, avec la victoire des Brésiliens 3-2, trois buts du roi Pelé, et pour le onze tricolore un but de Wisnieski et de Di Nallo.

De Robert Herbin, Aimé Jacquet, Henri Michel, Roger Lemerre...

Mais aussi des finales de Coupe de France :
Monaco-Saint-Etienne (4-2) en 1960, Sedan - Nîmes (3-1) en 1961 avec le père de Yannick Noah dans les rangs sedanais et le fameux sanglier Dudule. La victoire éclatante de Saint-Etienne sur Nantes 5-0 en 1970 avec sur le terrain, d'un côté Robert Herbin, Aimé Jacquet et de l'autre Henri Michel, Roger Lemerre. Comment ne pas se souvenir de ce match Ajax-Benfica noyé dans la vague blanche hollandaise (voir plus haut). D'un Racing Matra - Red Star 93, en Coupe de la Ligue en 1987, le dernier match télévisé en direct de Colombes, et puis très près de nous un Racing - Reims, le 2 octobre.
Le rugby, un mémorable France-Afrique du Sud en 1960 : 0-0, vous avez bien lu, 0-0, avec une défense française héroïque. Des matchs du Tournoi avec Albaladéjo, les frères Boniface, Spanghéro....., un France-All Blacks. Un jeudi pour les scolaires avec en amical un Racing de Paris - Stade Français et à la mi-temps, un remake de l'arrivée d'Alain Mimoun, au J.O. de Melbourne (titre du marathon).
L'athlétisme, de belles heures dans les gradins. Un mémorable France - République de Russie (et non URSS), au début des années 60, qui se terminait par un 106-106 avec les athlètes des deux pays, bras dessus, bras dessous en pleine guerre froide, des rencontres face à la Finlande, la Pologne, la Grande-Bretagne. A cette époque un saut en hauteur à 2 m était déjà une performance, ou 4,40 m à la perche. Les athlétes français s'appelaient : Macquet, Fournier, Bernard, Jazy, Delecour, Piquemal, Houvion, Dupureur, Guénard. Le dernier saut du recordman du Monde Valéri Brumel, le 6 octobre 1965 avant son terrible accident de moto à Moscou .....et plus tard en 1969 le record du Monde du 4x400 m féminin avec Colette Besson (championne Olympique), Nicole Duclos (future championne d'Europe), un France - USA avec un impérial Jean-Claude Nallet sur 400 m haies. L'exploit de Jean Wadoux, un record d'Europe du 1500 m devant 300 spectateurs qui l'encourageaient au bord de la piste. Les rendez-vous de juillet, les championnats de France. Un dernier record du Monde au poids : 22 m..... Quelques événements parmi beaucoup d'autres qui marquent la mémoire.

Mais aussi boxe...

Football, rugby et athlétisme mais aussi boxe - une soirée mémorable, plus de 30000 spectateurs pour assister à une très grande réunion de boxe, avec en combat vedette, un championnat du Monde,des poids moyens qui opposait le tenant du titre Carlos Monzon (Argentine) à Jean-Claude Bouttier, le 17 juin 1972. Monzon devait brillament conserver son titre. Si Jean-Claude Bouttier est devenu le commentateur attitré de Canal +, Carlos Monzon, peut-être, le plus grand boxeur à ce jour dans cette catégorie est décédé, suite à un accident de voiture.

L'abandon, la destruction...

Puis la fin du stade de Colombes, l'abandon, la destruction de la tribune marathon, des virages . La fin de 60 ans d'un stade au service du sport. Une époque ou aucune barrière n'existait entre les athlétes et les spectateurs. Les imprésarios, le fric ne régnaient pas sur le sport. Maintenant Saint-Denis à pris la place de Colombes dans le coeur des sportifs. Mais avec plaisir, mardi 12 octobre, je retournerai une nouvelle fois au stade olympique pour un match de National cette fois-ci entre le Racing de Paris de ma petite enfance et le Red Star de mon enfance.... et comme je suis toujours un enfant. Mon coeur sera rouge puisque le vert de l'espérance a disparu.
Gérard Valck

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