UN MATCH FACE A LYON, 1965 RED STAR 93

RED STAR-LYON, 1965

Traba donne l'avantage à Lyon, malgré la sortie de Dantheny sous le regard de Jecker

Red Star-Lyon, 1965

RED STAR - LYON DANS LES ANNEES 60

(septembre 1965, match de division 1)
La pratique du "béton" est terriblement éprouvante pour les hommes qui l'appliquent. Pour s'en convaincre il suffit de comparer l'Olympique Lyonnais d'il y a deux saisons avec l'Olympique Lyonnais d'aujourd'hui. Dimanche à Saint-Ouen contre le Red Star elle alignait sept des finalistes de la Coupe 1964 complétés par les bons joueurs que sont Bruey, Margottin, Traba et Teisseire. Leur application fidèle des principes du "réalisme bétonnant" ne les empêcha pas de laisser aux 10 000 spectateurs l'impression d'une équipe déjà lasse et moralement usée. Un système de jeu qui spécule sur l'erreur éventuelle de l'adversaire ne saurait apporter à ses pratiquants la joie de jouer qui récompense une méthode créatrice parce qu'offensive. Deux fois les Lyonnais menèrent à la marque contre le cours du jeu, deux fois ils furent rejoints, mais il n'y eut pas de commune mesure entre leurs mérites et ceux de leurs adversaires.
C'est au plus fort de la domination du Red Star qui pratiqua en première mi-temps un très bon jeu constructif, que Bruey profita d'une erreur de Jecker pour décocher un tir de 25 mètres qui pénétra dans la "lucarne" de la cage audonienne (18è). A cette réalisation dans laquelle entrait une bonne part de chance, les Audoniens répliquèrent à la 43ème minute par un joli but à la création duquel participèrent Pérez-Jarra-Taillepierre et Moy qui recueillit une balle repoussée par un défenseur Lyonnais aux abois, et l'expédia hors de portée d'Aubour.
Le 2ème but lyonnais (47è) fut à nouveau l'exploitation d'une mauvaise passe. Margottin intercepta une balle latérale de Pérez et son centre fut repris avec succès par Traba. Neston Combin/Fleury Di Nallo Le Red Star, sans jouer aussi bien qu'en première mi-temps reprit l'ascendant avec d'autant plus d'aisance que les Lyonnais abandonnaient complètement le milieu du terrain. Bruey venant s'ajouter aux cinq défenseurs permanents. Et malgré d'excellents arrêts d'Aubour, c'est très logiquement qu'à la suite d'une remise rapide de Baton et d'un centre de Novarro, le jeune ailier Bras réussisait d'une tête à bout portant le but de l'égalisation (67è). Le jeu des Lyonnais qui se caractérisa une fois de plus par la conservation stérile du ballon dans l'attente de l'effort personnel terminal de Di Nallo (voir photo, droite) et Traba, les deux seuls avants de pointe, ne méritait pas le partage des points.
Le Red Star, malgré l'absence de deux éléments aussi déterminants que Oriot et Dalla Ciecca, laissa une excellente impression par son application au jeu constructif, et il est regrettable qu'il n'ait pas été mieux récompensé. Simon, Jecker, Novarro, Manzano, Taillepierre, Jarra et le jeune arrière Baton, constituèrent une base sérieuse et appliquée, grâce à laquelle Pérez se montra sous son meilleur jour, et l'amateur Bras montra des possibilités remarquables. A Lyon, on put déplorer une fois de plus que les qualités de Aubour, Di Nallo, Rambert, Bruey, Traba et Margottin soient si mal utilisées.

RED STAR : Dantheny, Jecker, Simon, Manzano, Baton, Novarro, Pérez, Bras, Taillepierre, Jarra, Moy.
LYON : Aubour, Teisseire, Degeorges, Polak, Mignot, Leborgne, Bruey, Margottin, Di Nallo, Traba, Rambert.

Article paru dans Miroir Sprint

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