TRIBUNE LIBRE  RED STAR 93
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EXPRESSION LIBRE

Les propos de cette rubrique n'engagent que la personne signataire

"La neutralité de votre compte-rendu du reportage sur Stade 2 est irréprochable. Une rigueur toute journalistique. Soit. Mais devant mon écran, la veille de mon départ de France, j'ai vivement réagi en attendant les propos de J.C. Bras écartant d'un revers de main et avec dédain l'intérêt porté par N. Le Graet au Red Star.

Faut-il systématiquement considérer toute proposition de reprise du club comme une OPA hostile ? Noël Le Graet est-il réputé être un de ces prédateurs néfastes pour le football ? Peut-on soutenir son action passée à la tête de la Ligue hier et lui tourner subitement le dos dès qu'il envisage de s'investir - et d'investir éventuellement l'argent de puissants alliés - dans un club qui va mal mais, nous le pensons tout comme lui, devrait se situer bien plus haut dans l'échelle nationale ?

Enfin regardons lucidement les choses, qu'il y a-t-il à dévaliser au Red Star ? Quel trésor mystérieux des escrocs avides pourraient-ils chercher à dilapider ? Les recettes du samedi soir de trois cents personnes, dont sûrement la moitié d'invités ? Un budget oxygéné fortement par les subventions du Conseil général et des mairies environnantes (en dehors des rares rentrées des coupes nationales ) ? Non, franchement, je ne vois qu'une seule chose qui soit menacée dans une telle opération : le pouvoir d'un homme au passé certes glorieux mais qui ternie son image et risque de rater sa sortie. Un poste de président que son titulaire semble malheureusement considérer chaque année un peu plus comme un bien personnel exclusif.

Une évidence est parfois bonne à dire : il n'est jamais bon que la direction d'un groupe social soit occupée sans partage durant une trop longue période. Ce qui va pour un Etat - comment appelle-t-on un Président en exercice qui reste vingt ans au pouvoir ? - va également pour toute structure dont la survie, la croissance ou le déclin dépend principalement d'enjeux de compétition. Ce qui est particulièrement le cas d'un club de sport dont le destin est mis en jeu chaque semaine.

Il est révolu le temps où des entreprises pouvaient prospérer sans jamais se renouveler à leur tête. Ainsi dans le football, existe-t-il un club de l'élite qui ait maintenu le même président durant près de trois décennies ? La réponse est aussi claire que l'histoire récente du club.

La courbe de développement du Red Star suit inexorablement celle d'une présidence trop longue. Un relèvement formidable et spectaculaire, reflet d'une direction nouvelle et énergique dans les premières années du règne de J. C. Bras ; un plafonnement honnête avec des hauts et des bas, résultat de la consolidation de la direction, d'une expérience acquise et d'une bonne connaissance des pratiques du temps à la fin des années 80 et dans les premières années 90 ; enfin, hélas, un déclin lié à l'usure ou une lassitude du pouvoir, et à de lourdes erreurs de gestion qui trahissent une incapacité et/ou un refus d'adaptation à l'évolution très rapide des "lois du milieu" ces dernières années. Des lois toujours plus dures et tournées vers l'argent certes. Que cela plaise ou non, il faut s'y adapter. Ou jouer en amateur.

Un exemple est à suivre. Celui de F. Borelli qui, en bout de course avec le PSG, a eu la sagesse de se retirer devant de nouveaux investisseurs. Des pirates du football, Canal + ? Non, une entreprise de son temps et aujourd'hui un grand club en haut de l'affiche, populaire, parisien, en dépit de ses passages à vide réguliers. En face, le résultat de la courbe du Red Star est sans appel : un retour à la case départ en somme, un retour au statut amateur, voire peut-être pire demain avec l'ombre d'un sous-championnat amateur.

Alors, in fine, comment peut-on parler de prédateurs quand du sang - et de l'argent - neuf cherche à s'investir ? Et en conclusion une question, peut-être la plus dure mais pas la moins pertinente : quelle est la vraie menace pour le club dans les prochains mois et années ?

Il faut savoir céder la place au bon moment et avec les honneurs au risque de détruire tout ce qu'on a construit. Plus d'un a commis cette erreur dans l'histoire. Heureusement qu'il ne s'agit ici que de football".

JNP

Mon billet est terminé. Cela fait un moment que je l'avais à l'esprit. Heureux de l'avoir exprimé d'un trait. Je crois que votre site s'enrichirait à ouvrir ses colonnes à ce genre de propos. Vous avez le choix de ne publier que ce que vous jugez utile. Toutefois, ces remarques méritent d'être faites et j'ai veillé à éviter les attaques à l'emporte-pièce, même si le fond est dur.
J'espère que vous publierez ce billet. Sans le corriger ou le tronquer de préférence. Je fais confiance à votre "rigueur toute journalistique". J'ai été très heureux de vous rencontrer il y a quinze jours, à bientôt, bon courage pour cette année. Très amicalement, Jean Noël Poirier


Suite à la libre expression de J.N. Poirier, nous avons reçu ce message que nous publions intégralement. Continuez de vous exprimer.

"Vos propos semblent ne viser que la personne de Jean Claude BRAS, aussi Cher Monsieur je suis dubitatif quant à l'objectivité de votre message, qui comble d'ironie est diffusée chez ... les " Amis du RED STAR 93" ... et pour ces derniers je crois que si ils existaient je m'en serait apperçu !!!"
M. CASTEJON

Archives:
GERARD VALCK, le 26 Avril 2000

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