Au stade des 16ème de finale, le Racing (D1) retrouve le Red Star (D2). A cette époque, la qualification se joue sur deux matchs.
Les Audoniens se déplacent au Parc des Princes, pour la première fois depuis 1977 (Paris FC - Red Star, joué devant 42000 spectateurs en lever de rideau d'un match du Paris SG).
Le temps est froid, le Parc est vide, à peine 2500 personnes dans une enceinte de 46000 places, heureusement les supporters audoniens sont là, pour mettre un peu d'ambiance. un évenement pour les banlieusards, depuis 1978, le club n'a pas participé au 16ème de finale (Metz 2-2 et 0-2). Georges Eo, le coach au moment du tirage au sort déclarait "Il nous suffira de limiter les dégâts pour assurer une bonne recette chez nous", mais la veille du déplacement son jugement devenait "Nous connaissons toute l'importance du but marqué à l'extérieur, alors autant que ce soit au Parc des Princes".
Un grand absent pour cette première manche, Patrice Lecornu (blessé sérieusement contre Rennes), mais aussi Kutermak et Amorfini. Dans l'autre camp, un parcours médiocre en championnat, puisque les Racingman retrouveront la D2 à la fin de la saison.
Le match ne laisse pas un grand souvenir aux fans du Red Star, leurs favoris perdent la première manche sans appel 3-0. A signaler que l'auteur du troisième but du Racing est Rabah Madjer qui s'illustra en finale de la Coupe d'Europe des clubs champions en1987 avec Porto en réussissant le but victorieux d'une magnifique talonnade à la ...Madjer. Les espoirs de qualification sont minces, le succès populaire du match retour n'est pas assuré.
Buts : Oekland (57è et 60è), Madjer (85è)
Racing CP :Rousseau, Peltier, Mahut, Renaut, Debu, Landré, Tihy, Piette (Chebel 46è), Madjer, Oekland, Bridier. Entraîneur : Zwunka
Red Star :Lemasson, Faury, Padovan (Milan 83è), Dubois, Aniol, Kedadouche, Kastendeuch, Séguy, Leverrier (Belkebla 68è), Rached, Lechantre. Entraîneur : Eo.
Dans l'Equipe, à côté d'un papier de présentation du match, Jean-Jacques Vierne, une grande plume du quotidien ecrivait :
Comme nous avons déjà eu l'occasion de le souligner le tour précédent, il y avait longtemps que Paris et sa proche banlieue n'avaient pas été aussi bien représentés en seizièmes de finale. Les quatre clubs phares de la capitale, Paris SG, RC Paris, Red Star et Stade Français, ont passé l'écueil des trente-deuxièmes, et il n'est pas surprenant que deux d'entre eux, le Racing et le Red Star, soient tombés l'un contre l'autre.
Les derbys parisiens, rarissimes en championnat depuis vingt ans, ont également été peu fréquents en Coupe. Le plus célèbre reste la demi-finale Red Star - Stade Français en 1946 gagnée (3-2) par les Audoniens, grâce à un
but de Bersoullé à l'ultime minute. Depuis, on note seulement un Stade Français - CAP (4-0) en 1948 en seizièmes, un Stade Français - Red Star (3-3 puis 2-0) en 1953 en huitièmes, et un Red Star - Paris-Neuilly (0-1) en 1970 en seizièmes. Plus quelques matches du PSG contre Corbeil ou Fontainebleau.
Ce soir, au Parc, les anciens se souviendront des années 50 où, pour la journée des derbys, dans le vieux Parc, le match de division 1 RC Paris - Stade Français était précédé du lever de rideau entre le Red Star et le CAP alors en division 2. Cette revue de détail du football pro parisien possédait toujours son ambiance propre, où la gouaille et la bonne humeur se mélaient à l'émotion ; et parfois à la passion, comme lors du fameux barrage de 1954 où le RC Paris reconquit sa place en division 1 aux dépens de son rival stadiste (2-1, 2-2) à l'issue d'une double confrontation dramatique.
Trois mille spectateurs seulement au stade de Saint-Ouen, le résultat du mal aller a tué le suspense. Georges Eo a demandé à sa troupe de prendre tous les risques. Le Racing se contente de défendre. A la 31ème minute, le tournant de la rencontre Belkebla est fauché dans la surface de réparation, pénalty sifflé par M. Delmer. Jean-Jacques Dubois le tire, mais Rousseau, le portier du Racing sort le grand jeu et arrête le tir.
Les Audoniens ne se découragent pas, cinq minutes plus tard, d'un tir de 20 mètres, Gilles Séguy ouvre la marque.
En deuxième période, les Verts repartent à l'assaut et multiplient les tentatives. Mais la chance, n'est pas au rendez-vous, sur un contre à la 89ème (une vieille habitude de prendre des buts avant le coup de sifflet final),
l'ex-audonien Jean-Michel Bridier vient battre François Lemasson. Le Red Star n'aura pas le le bonheur de gagner la deuxième manche.
Red Star :Lemasson, Faury, Padovan, Dubois, Aniol, Kastendeuch, Belkebla, Séguy (Kutermak 67è), Leverrier (Drouilhat 77è), Rached, Lechantre. Entraîneur : Eo.
Racing CP :Rousseau, Peltier, Mahut, Renaut, Dehu, Laachi, Tihy, Ekéké (Piette 57è), Madjer, Oekland, Bridier. Entraîneur : Zwunka.
Le Racing à Saint-Ouen lors d'un match en Coupe de France face à Auxerre, 1994