SAINT-ETIENNE, LA GRANDE HISTOIRE DES VERTS

2ème partie : Les dix glorieuses : 1967-1976

Une nouvelle époque commence, les Verts prennent le dessus sur les Nantais en 1967 et remportent leur troisième titre de champion de France. Jean Snella confie à Albert Batteux, les commandes du club. L'A.S.S.E. se renforce avec l'arrivée de Carnus, Durkovic. Les Verts règnent sans partage sur l'hexagone et réalisent le doublé. En championnat, onze points d'avance, à noter le bon comportement des Verts de Saint-Ouen qui obtiennent deux 1-1. Seul faiblesse, en Coupe d'Europe, les hommes à Batteux sont éliminés par Benfica en . Si Mekloufi quitte le navire, une perle noire est arrivée, quelques mois auparavant Salif Keita, venu en taxi de Paris. Une course de 1000 F que ne regrettera pas le trésorier de l'A.S.S.E. Une course amortie avec les 21 buts de Keita et un nouveau titre. Le Red Star tient en échec le champion à Saint-Ouen 1-1, mais s'incline 3-1 à Geoffroy Guichard. Les amours avec la Coupe d'Europe sont toujours aussi douloureux, élimination dès le premier tour par le Celtic de Glasgow.
La saison 69-70, les Verts sont de nouveau champions, écrasent Nantes en finale de Coupe de France 5-0, et Hervé Revelli est une nouvelle fois le meilleur buteur, après son titre de goléador de 66-67, son coéquipier Keita est troisième. En Europe, Saint-Etienne franchit un nouvel échelon en sortant le Bayern de Munich. Ecrasé à domicile le onze audonien 1-5, obtient le nul 1-1 à l'extérieur. Après ce doublé, les Verts laissent le leadership à l'O.M., avec un sacré duel de buteurs Skoblar (44) et Keita (42). En 71-72, les transferts "rocambolesques" de Bosquier et Carnus puis celui de Keita sur la Canebière. Le club change de visage, le président Roger Rocher reconstruit et Pierre Garonnaire se charge de recruter et découvrir des talents. L'arrivée de Curkovic, Piazza, retour d'Hervé Revelli en 73. Pari réussi dès 74, Saint-Etienne réalise un nouveau doublé sous la conduite de Robert Herbin, devenu l'entraîneur au début de la saison 72-73. Ce titre en appelle d'autres. La cuvée 74-75 est un excellent cru, un doublé, mais aussi le départ de Bereta à l'OM en pleine saison. Le Red Star s'incline à deux reprises sur le même score 1-2. Les Verts franchissent un nouveau pas en Europe et atteignent la demi-finale, le Bayern prend sa revanche et prive les Verts d'une finale, ce n'est que partie remise.

Saint-Etienne-Red Star, 1975

La saison 75-76, le zénit du football stéphanois, domination en France et une campagne d'Europe exceptionnelle : K.B. Copenhague, les Rangers tombent puis un quart de finale se présente, l'adversaire est le Dynamo de Kiev, avec le célèbre Oleg Blokhine, une équipe détentrice de la Coupe des Coupes, considérée par les spécialistes comme la formation numéro un en Europe. Le match aller se déroule à Simféropol en Crimée, le terrain de Kiev est sous la neige. Les Verts dans un froid glacial, le terrain avait été dégagé quelques heures auparavant de la neige par des engins militaires, Curkovic s'incline deux fois, et ce n'est pas cher payé. Les hommes d'Herbin sont passés à côté du match. Mais deux buts de retard, dans le chaudron vert, un renversement de situation n'est pas impossible.

Le vert est partout, la télé, les radios et la presse sont vertes. La France est devenue verte. Un chanteur sort un tube "Allez les Verts". Plus de 35000 personnes s'entassent, en ce jour de mars, la marmite chauffe, deux heures avant le match les "Allez les Verts" résonnent à des kilomètres à la ronde, les supporters sont de partout, du Nord, du Sud, de l'Est, de l'Ouest. Une vraie magie verte. En seconde période, Hervé Revelli trouve deux fois la solution.... alors qu'Oleg Blokhine, un peu trop sûr de lui avait avant, rāté la balle du KO. Les prolongations, le public est hystérique, Dominque Rocheteau (voir photo) tenaillé par des crampes réussit à tirer dans la surface de réparation. Saint-Etienne vient d'accomplir l'exploit. Le vert est devenu la couleur nationale.
En demi-finale, un but de Jean-Michel Larqué, au match aller, suffit à atteindre la finale, Eindhoven, entraîné par l'ex-stéphanois Rijvers est éliminé. Les Verts retrouveront sur leur chemin, les tenants du titre : les Allemands du Bayern.
Ce 12 mai 1976, un pont aérien se forme entre la France et Glasgow, le lieu de la finale. Les avions partent de tout le territoire, entre 25000 et 30000 supporters effectuent le déplacement dans l'espoir de voir Saint-Etienne faire mieux que le grand Reims, gagner la Coupe d'Europe. Désillusion, les poteaux carrés font des misères aux attaquants stéphanois, Rocheteau est blessé, l'Ange Vert ne rentre qu'à sept minutes avant la fin dans l'espoir de revenir au score. Les Allemands avaient ouvert le score à la 57ème sur un coup franc de Roth. Un baroud d'honneur, le Bayern conserve sa Coupe. Tristesse dans Glasgow, le retour est difficile, mais battusles Stéphanois sont acclamés comme des héros, ils descendent les Champs-Elysées. Les Stéphanois jouent maintenant dans la cour des grands d'Europe.

Les formations stéphanoises titrées :
66-67 : Bernard, Mitoraj, Bosquier, Polny, Jacquet, Fefeu, Herbin, Larqué, H. Revelli, Mekloufi, Bereta.
67-68 : Carnus, Durkovic, Mitoraj, Bosquier, Polny, Herbin, Jacquet, Fefeu, H. Revelli, Mekloufi, Bereta.
68-69 : Carnus, Durkovic, Herbin, Bosquier, Polny, Larqué, Jacquet, Parizon, H. Revelli,Keita, Bereta.
69-70 : Carnus, Durkovic, Herbin, Bosquier, Polny, Larqué, Jacquet, Parizon, H. Revelli, Keita, Bereta.
73-74 : Curkovic, Repellini, Lopez, Piazza, Farison, Larqué, Bathenay, P. Revelli, H. Revelli, Janvion, Bereta.
74-75 : Curkovic, Janvion, Piazza, Lopez, Farizon, Larqué, Bathenay, Synaeghel, P. Revelli, H. Revelli, Triantafilos mais aussi Repellini, Santini, Sarramagna.
75-76 : Curkovic, Janvion, Piazza, Lopez, Farison, Larqué, Bathenay,, Santini, Rocheteau, P. Revelli, H. Revelli, Synaghael, Repellini

BAYERN MUNICH - SAINT-ETIENNE : 1-0

Troisième partie

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