VALENCIENNES - ADVERSAIRE DU RED STAR 93

VALENCIENNES – RED STAR

(26 juin 1971)

Extrait du journal

Le titre de l'article de Frédéric Chevit dans l'hebdomadaire But, en juin 1971, quelques jours après le miracle à Valenciennes. Une vingtaine d'années plus tard, le 31 mars 1992, TV Sport dont le directeur était le même Frédéric Chevit, retransmettait … un Valenciennes – Red Star avec une nouvelle victoire des Verts, cette fois-ci 1-0, but de Steve Marlet.
Alors vous voyez à Valenciennes, le Red Star … joue gagnant !
Pour mémoire, une dizaine de cars et des voitures particulières avaient acheminé plus de 500 supporters, en juin 1971. Cela fait rêver. Vendredi, les quelques supporters audoniens présents espèrent pouvoir scander de nouveau … presque trente ans après "le Red Star n'est pas mort".

Valenciennes, 28 juin.
Pour Walter, hip – hip – hi, hourrah !
Les quelques centaines de supporteurs du Red Star qui avaient fait le déplacement à Valenciennes manifestaient ainsi leur reconnaissance à Walter Ferreira.
Il est vrai que le Portugais a pris une part importante dans la victoire et le sauvetage du Red Star. ses deux buts ont permis au club audonien de ne pas subir une perte sèche qui peut être évaluée à une centaine de millions de francs anciens. En National*, nous avait confié avant le match un dirigeant du Red Star, nous ne pourrions pas espérer plus de 2 000 spectateurs de moyenne.
Cela aurait représenté une baisse de 5 000 spectateurs soit 50 000 nouveaux francs par match. Sur une saison, on retrouve bien ces fameux 100 millions préservés pour une part par Ferreira.
cela signifie-t-il que le Portugais de Saint-Ouen, si décevant depuis le mois de janvier, est devenu du jour au lendemain un grand joueur, doublé d'un grand buteur ? Pas encore.
Mais il faut souligner les progrès réalisés par Ferreira et concrétisés sur la pelouse du stade Nungesser. Si sa technique reste rudimentaire, son sens du placement, sa combativité et son opportunisme constituent des qualités non négligeables. Son premier but, après un tir de Simon repoussé par Lawniczak, a pu paraître facile, mais le mérite a été de se trouver bien placé pour reprendre le ballon.
Son second, après une balle en or de Guéniche, lui a permis de faire preuve d'adresse et de sang-froid seul devant Lawniczak. Le comportement de Walter Ferreira à Valenciennes a été plein de promesses et c'est peut-être le plus important.
Un autre joueur qui a pris une part déterminante dans la victoire du Red Star : Christian Laudu. Par ses arrêts aériens, nets, parfaits et en deux ou trois occasions alors qu'un adversaire se présentait seul, il a compensé les quelques erreurs de ses partenaires de la défense.
Ces derniers, submergés par les assauts des Nordistes, ont eu bien du mal à préserver l'accès de leur but. cela a souvent ressemblé à de l'héroοsme.
Dès le début de la rencontre, en effet, et comme cela était prévisible, neuf joueurs du Red Star se sont repliés en défense, ne laissant que Pintenat et Guéniche en pointe.
Ce jeu défensif, le Red Star qui visait le match nul, l'a assez bien pratiqué. Certes le spectacle a été en grande partie gâché, mais l'important, aux yeux des Audoniens, était le sauvetage.
Dans cette optique, il est tout de même de penser que le Red Star pouvait mieux jouer. Garder le ballon, redoubler les passes au milieu de terrain, comme en première période, c'est "efficace". Dégager loin et fort une balle qui échoue obligatoirement en touche ou dans les pieds des adversaires, comme en seconde mi-temps, c'est beaucoup moins efficace. La perte de temps puisque c'est le but recherché, est beaucoup moins grande.
Le Red Star a néanmoins réussi son entreprise au-delà de toute espérance. A force de ténacité, de volonté, de combativité et aussi d'intelligence de jeu de la part de joueurs comme Bacquet, Pintenat ou Mouthon, il a conservé sa place parmi l'élite. Il est pourtant que le Red Star ne peut pas toujours évoluer ainsi à l'arraché. Après cette victoire, ses supporters n'on pas pu dire : "Ah ! si on avait toujours joué ainsi ...".
La route est encore longue pour le Red Star. Et le travail immense. M. Zenatti, le président, en est conscient. Mais il ne peut pas encore dévoiler ses projets pour la bonne raison qu'il n'y en a pas :
"Il fallait attendre la fin du championnat avant d'élaborer des projets. A présent, nous savons. Mais nous attendons une aide municipale qui devrait arriver en ce début de semaine. Nous espérons un peu plus que l'année dernière (30 millions) afin de monter une grande équipe."

* Le National à l'époque correspondait à la deuxième division avec trois groupes.

Jusqu'à l'égalisation de Walter Ferreira, le Red Star était en seconde division. Au bout des quatre-vingts dix minutes de cette ultime journée, les deux condamnés à la relégation avaient pour nom : Strasbourg et Valenciennes.

Jacky Simon Jean Mouthon et  CarlosMonin
Jacky Simon Jean Mouthon et CarlosMonin

QUELQUES ECHOS

VALENCIENNES – RED STAR 1-2 (1-0)
buts : Pagniez (38ème) – Ferreira (54ème et 77ème)
arbitre : M. Mâchin – 9 395 spectateurs – 97 634, 55 F – terrain gras – temps frais
VALENCIENNES : Lawniczak, Jolis, Joly, Sérafin, Dugueyperoux, Pagniez, Giachetti, Coustillet, Giachetti, Joseph, Rodighiero, Guinot. Entr. M. Domergue.
RED STAR : Laudu, Mouthon, Monin, Ferrié, Garrigues, Simon, Bacquet, Ferreira, Pintenat, Ahache, Guéniche. Entr. M. Tomazover. G. Valck

Christian Laudu Walter Ferreira
Christian Laudu Walter Ferreira
Prudent Bacquet Robert Pintenat
Prudent Bacquet de face Robert Pintenat

© photos et documentation Gérard Valck

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