LE SECOND RENDEZ-VOUS
1934 : ITALIE

L'ITALIE, PAYS ORGANISATEUR REMPORTE LE MONDIAL

Les Champions du Monde
Debout : Combi, Monti, Guaita, Allemandi, Ferraris IV, Ferrari
Accroupis : Monzeglio, Meazza, Schiavo, Bertolini, Orsi.

Le voyage en Italie pour les Français passe par le Luxembourg. Un obstacle facile à franchir, la preuve une victoire 6-1 avec seulement trois "anciens" de 1934 : Thépot, Mattler et Delfour.
Une Coupe du Monde qui va ressembler cette fois-ci … à un Championnat d'Europe. Sur les seize participants, douze Européens et quatre "invités" , le Brésil, l'Argentine, les Etats-Unis et l'Egypte. Le vainqueur de 1930 est resté à la maison.
Une vraie coupe avec élimination directe. Quatre-vingt-dix jours avant le début de la compétition, la France connait son adversaire, l'Autriche. Un sacré morceau, l'équipe la plus performante de l'époque en Europe, avec seulement deux défaites, en trois ans. C'est à Turin, dans un stade quasiment vide à la gloire de Mussolini que la rencontre a été fixée.
Les deux sélectionneurs avaient pour noms Gaston Barreau et Jean Rigal et l'entraîneur un Anglais, George Kimpton (à signaler que les Anglais ne participaient toujours pas à cette Coupe du Monde, créateurs du football, ils se considéraient au-dessus des autres équipes).
Une nouvelle fois, la malchance fut au rendez-vous des tricolores. D'entrée, Jean Nicolas, victime d'une commotion cérébrale, suite à un choc, en début de match, joua très affaibli. A l'époque, toujours pas de remplacement autorisé.
Et pourtant Jean Nicolas ouvre la marque dès la 18ème minute avant de voir revenir les Autrichiens. 1-1, à la fin du temps réglementaire.
Ce n'est pas notre habitude, dans nos comptes-rendus de critiquer les arbitres, mais il semblerait que la France ne fut pas avantagée par le préposé hollandais, un penalty refusait juste avant la prolongation, Keller abattu dans la surface de réparation.
Et cela n'était pas terminé, l'arbitre au début de la prolongation accorde un but aux Hollandais entaché d'un hors jeu flagrant, un troisième but sonna le glas des espoirs tricolores, le but de Verriest (futur sélectionneur) sur penalty ne changea rien, la France sortait grandie de cette Coupe. La preuve, les joueurs furent accueillis à Paris comme des héros !
Des Autrichiens sortis en demi-finale par l'Italie 1-0. Des Italiens pourtant émoussés par le fait d'avoir joué deux matchs en quart de finale face à l'Espagne (1-1 et 1-0).
En finale, à Rome, l'Italie accueillait la Tchécoslovaquie vainqueur des Allemands 3-1, précédemment.
Devant un public chauvin et la présence de Mussolini, les Italiens durent batailler cent vingt minutes pour vaincre. Excès de passion comme l'écrira, le grand journaliste sportif, Jacques de Ryswick "Dommage que cette Coupe du Monde ait fait de la bondissante petite balle ronde un instrument de propagande nationaliste, un exécutoire aux passions politiques et partisanes …"
L'Italie l'emporte 2-1, après prolongations
Ceci étant dit, la victoire italienne n'est pas discutable, elle pratiquait un football "moderne", Combi, Ferraris, Monti, Guaita, Meazza, Schiva … étaient les précurseurs du "catenaccio" mis en place quelques décennies plus tard par Helenio Herrera.

UN JOUEUR : ALEX THEPOT

Né le 30 juillet 1906 à Brest, Alex Thépot a porté à 31 reprises le maillot de l'équipe de France.
Il disputa les deux premières Coupes du Monde. Il valait par son placement et sa détente. Venant de Brest, il prit la succession de Pierre Chayrigues dans la cage du Red Star et connut sa première sélection en 1927.
Bref passage également comme sélectionneur de l'équipe de France (avec Verriest et Gautheroux) consécutivement au décès de Paul Nicolas (un ancien de la grande époque audonienne), en 1959, ne fut guère probant.

LA FINALE

ITALIE – TCHECOSLOVAQUIE : 2-1 (après prolongation)
Buts : Orsi (81ème), Schiavio (96ème) – Puc (76ème)
55 000 spectateurs – arbitre : M. Eklind (Suède)
ITALIE : Combi (cap.), Monzeglio, Allemandi, Ferraris IV, Monti, Bertolini, Guaita, Meazza, Schiavo, Ferrari, Orsi. Entr. Pozzo.
TCHECOSLOVQUIE : Planicka (cap.), Zenisek, Ctyroky, Kostalek, Cambal, Kreil, Junek, Svoboda, Nejedly, Puc. entr. Petru.
Classement des buteurs : Nejedly (Tchécoslovaquie), Conen (Allemagne), Schiavo (Italie) 4 buts.

LE PARCOURS DE LA FRANCE

AUTRICHE – FRANCE : 3-2 après prolongations
Buts : Sindelar (45ème), Schall (94ème), Bican (97ème) – J. Nicolas (18ème), Verriest (113ème sur pen.)
AUTRICHE : Platzer, Cisar, Sesta, Wagner, Smistik (cap.), Urbanek, Zischek, Bican, Sindelar, Schall, Viertl. Entr. Mesitl.
FRANCE : Thépot, Mairesse, Mattler, Delfour, Verriest (cap.), Liétaer, Keller, Alcazar, J. Nicolas, Rio, Aston. Entr. Kimpton.

Debout : Kimpton (entraîneur), Delfour, Mairesse, Thépot, Verriest, Liétaer, Mattler.
Accroupis : Keller, Alcazar, J. Nicolas, Rio, Aston.

LE GROUPE FRANCE

Gardiens : René Llense (Sète), Alex Thépot (Red Star)
Défenseurs : Joseph Gonzales (Fives), Jacques Mairesse (Red Star), Étienne Mattler (Sochaux)
Milieux : Edmond Delfour (RC Paris), Louis Gabrillargues (Sète), Noël Lietaer (Excelsior Roubaix), Roger Rio (Rouen), Georges Verriest (RC Roubaix)
Attaquants : Joseph Alcazar (Marseille), Fred Aston (Red Star), Fritz Keller (Strasbourg), Jean Nicolas (Rouen), Émile Veinante (RC Paris)

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